chateau royal de blois 41
chateau royal de blois |
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Le château royal de Blois situé dans le département de Loir-et-Cher, fait partie des châteaux de la Loire. Il fut la résidence favorite des rois de France à
la Renaissance.
Situé au cœur de la ville de Blois, sur la rive droite de la Loire, le château royal de Blois réunit autour d’une même cour un panorama de l’architecture française du Moyen Âge à l’époque classique qui en fait un édifice clef pour la compréhension de l'évolution de l'architecture au fil des siècles. Les appartements royaux restaurés sont meublés et ornés de décors polychromes du xixe siècle, créés par Félix Duban dans la lignée des restaurateurs contemporains de Viollet-le-Duc.
Histoire
Au xiiie siècle, le château est reconstruit par la famille bourguignonne de Châtillon. Le chroniqueur Jean Froissard le décrira comme « beau et grand, fort et plantureux, un des [plus] beaux du royaume de France ». Le dernier descendant de la famille de Châtillon, Guy II de Blois-Châtillon, vend en 1392 Blois à Louis d'Orléans, frère de Charles VI, qui en prend possession en 1397, à la mort de Guy II. Lorsque Louis d'Orléans est assassiné à Paris en 1407 sur ordre de Jean sans Peur, duc de Bourgogne, sa veuve, Valentine Visconti, part vivre à Blois où elle s'éteint l'année suivante, après avoir fait graver sur les murs du château : « Rien ne m'est plus, plus ne m'est rien ».
En 1429, avant son départ pour lever le siège d'Orléans, Jeanne d'Arc est bénie dans la chapelle du château par Renault de Chartres, archevêque de Reims. Le fils de Louis d'Orléans, Charles, y est fait prisonnier par les Anglais. À son retour en 1440 de captivité en Angleterre, il fait du château de Blois un centre culturel ; il y lance un concours de poésie où s'illustre François Villon avec sa Ballade du concours de Blois. Il entreprend aussi de détruire certaines parties du vieux château, afin de le rendre plus habitable. De la forteresse de cette période ne restent dans le château actuel que la grande salle, datée du xiiie siècle, et la tour cylindrique du Foix .
Le 27 juin 1462, Louis, fils de Charles d'Orléans, naît au château de Blois. Il devient roi de France en 1498 sous le nom de Louis XII ; le château médiéval des comtes de Blois devient résidence royale et Louis en fait sa demeure principale, au détriment d'Amboise. Au début des années 1500 (entre 1498 et 1503), Louis XII entreprend avec Anne de Bretagne (son épouse depuis 1499) une reconstruction du château dans un style gothique tardif, sans fortifications, sous la direction des architectes Colin Biart et Jacques Sourdeau (qui travaillera aussi à la construction de l'aile François Ier ), et la création d'un jardin Renaissance aujourd'hui disparu. Il édifie également la chapelle Saint-Calais. Le chroniqueur Jean d'Auton le dira « tout de neuf et tant somptueux que bien sembloit œuvre de roy »6. Privilégié par Louis XII comme résidence d'hiver, le château de Blois devient le théâtre de plusieurs rencontres diplomatiques : mariage de César Borgia en 1499, réception de l'archiduc Philippe d'Autriche en 1501, noces de Guillaume IX, marquis de Montferrat, et d'Anne, fille du duc René d'Alençon, en 1508, fiançailles deMarguerite d'Angoulême avec le duc Charles IV d'Alençon en 1509, séjours de Machiavel en 1501 et 1510. Anne de Bretagne meurt au château le9 janvier 1514. Ses funérailles sont célébrées à la collégiale Saint-Sauveur, près du château.
Claude de France, fille de Louis XII et d'Anne de Bretagne, épouse en 1514 son cousin François d'Angoulême, arrière-petit-fils de Louis d'Orléans. Il monte sur le trône en 1515 et Claude de France, avec l'intention de quitter lechâteau d'Amboise, remeuble alors le château de Blois pour y installer la Cour. Cette même année, François Ier lance la construction d'une nouvelle aile, de style Renaissance, et y commence une des plus importantes collections de livres de l'époque. La direction des travaux est donnée à l'architecte italien Dominique de Cortone à qui l'on doit l'escalier monumental. Mais après la mort de sa femme au château, en 1524, la construction s'arrête ; FrançoisIer délaisse le château de Blois au profit du château de Fontainebleau où il envoie l'impressionnante bibliothèque pour fonder la Bibliothèque nationale. Néanmoins, Blois n'est pas délaissée pour autant puisque Claude de France y avait mis au monde sept enfants, Blois devenant ainsi une sorte de « pouponnière » royale où sont éduqués les enfants royaux jusqu'à Catherine de Médicis. Le 18 octobre 1534, le château est le théâtre de l'affaire des Placards : des tracts contre la messe sont affichés clandestinement par des partisans de l'église réformée, jusque sur la porte de la chambre du roi. Cette affaire marque le début de la répression du protestantisme en France, après une période de relative tolérance.
Toujours lieu de fête, Blois reçoit en 1539 la visite de Charles Quint, et c'est à Blois que Pierre de Ronsard rencontre lors d'un bal en avril 1545 Cassandre Salviati, qui lui inspire Les Amours de Cassandre. Sacré roi de France, le fils de François Ier, Henri II, fait son entrée solennelle à Blois en août 1547, accompagné de « femmes nues montées sur des bœufs »[réf. nécessaire] (peut-être une mise en scène du mythe de Zeus et Europe, qui choqua plusieurs observateurs). C'est en 1556 que Catherine de Médicis fait représenter devant le roi la tragédie Sophonisbe, première pièce de théâtre à respecter la règle classique des trois unités.
Le château de Blois reste la résidence principale des successeurs de Henri II et en particulier de François II et Charles IX. François II y passe notamment l'hiver 1559 avec sa femme Marie Stuart qui y a été élevée. En 1571l'amiral de Coligny y rentre dans les bonnes grâces de Charles IX et de la reine-mère. En 1572, un traité avec l'Angleterre y est signé et au mois d'avril sont célébrées dans la chapelle les fiançailles de Henri de Navarre (futurHenri IV) et Marguerite de France. C'est à Blois que Henri III convoque les ceux-ci qui se tiennent dans la grande salle aujourd'hui appelée « salle des États ». Puis Henri III doit convoquer les États généraux de 1588-1589. Dans le château, dans sa chambre au deuxième étage, il fait tuer le 23 décembre 1588 son ennemi, le duc de Guise ; le frère de celui-ci, le cardinal de Lorraine, est assassiné le lendemain. Peu après, le 5 janvier 1589, la reine Catherine de Médicis vient y mourir.
En 1626, Louis XIII alloue le comté de Blois à son frère Gaston d'Orléans en guise de cadeau de mariage. Ce dernier s'y installe en 1634. Gaston d'Orléans aura toujours une profonde affection pour le château, affirmant que « l'air de Blois le guérissait ». En 1635, une nouvelle tentative de développer le château voit le jour avec la mise en œuvre d'une aile dessinée par François Mansart. Mais des problèmes financiers stoppent en 1638 la réalisation du projet et Gaston, ne pouvant y résider (l'escalier n'était pas construit et les logis n'avaient pas de plancher), est contraint d'occuper l'aile François Ier (qui aurait été détruite si le projet avait été conduit à son terme). Des modifications des appartements royaux datent de cette époque. Gaston y vit après la Fronde, de 1652 à 1653, et y décède le 2 février 1660, date à laquelle le château est abandonné.
Délaissé par Louis XIV, le château n'est plus habité. Au xviiie siècle, le roi cède les lieux à d'anciens serviteurs qui cloisonnent l'intérieur du château en plusieurs petits appartements. Vers 1720, la Régence songe un temps à y faire venir le parlement en exil. Louis XVI avait même lancé un projet de destruction du château en 1788 (avec le château de la Muette et le château de Madrid à Neuilly) tandis que le ministère de la guerre propose d'y installer un régiment. C'est ainsi que le château est occupé par le Royal Comtois, régiment de cavalerie.
En 18404, sous le règne de Louis-Philippe, le château est classé monument historique grâce à l'action de Prosper Mérimée qui obtient la remise en état du bâtiment le 24 juillet 1844. Félix Duban est chargé en1846 de la restauration des appartements royaux de l'aile François Ier ; il associe des couleurs profondes (rouge et bleu) à de l'or. Secondé par Jules de La Morandière, Duban s'inspire pour les décorations intérieures d'estampes d'époque et des travaux menés par l'érudit Louis de la Saussaye. La restauration se poursuit jusqu'à la mort de Félix Duban en 1871. Le château est alors transformé en musée. Les restaurations entreprises entre 1870 et 1879 sont sous la direction de Jules de La Morandière.
C'est en 1850 que Pierre-Stanislas Maigreau-Blau, maire de Blois, fonde le musée des beaux-arts de Blois, qu'il installe dans l'aile François Ier. C'est en effet à cette époque que les provinces se dotent de leurs propres musées, encourageant ainsi l'étude des arts. Le maire de Blois défend son projet: « Il n’y a pas de chef-lieu de département en France qui ne soit aujourd’hui doté d’un musée. […] Il serait superflu d’examiner les avantages de ces sortes d’établissements. On sait de quel encouragement puissant ils sont pour les arts et les sciences, par les modèles ou les collections qu’ils offrent à l’étude ». Le musée sera finalement ouvert dans l'aile Louis XII en 1869.
Une seconde restauration est entreprise entre 1880 et 1913. Elle est confiée à un inspecteur général des monuments historiques, Anatole de Baudot, qui dirige essentiellement les travaux sur la restauration de la charpente et du plancher, sur quelques ornements, et sur l'élaboration d'un système d'évacuation des eaux de pluie. Alphonse Goubert, successeur de Baudot à la tête du chantier, décide de restaurer l'aile Gaston d'Orléans. C'est ainsi qu'il fait construire un escalier monumental en pierre, à partir d'esquisses de Mansart. Il crée également en 1921 un musée lapidaire dans les anciennes cuisines du château.
Pendant la seconde guerre mondiale, la façade sud du château (principalement l'aile Louis XII) est endommagée par les bombardements. Les vitraux de la chapelle sont notamment détruits. Les travaux de remise en état, commencés en 1946, sont confiés à Michel Ranjard.
Le 23 mai 1960, un timbre-poste représentant le château est émis.
Le château est aujourd'hui la propriété de la ville de Blois. Dans les années 1990, une nouvelle restauration est conduite par Pierre Lebouteu et Patrick Ponsot. Les toitures, les façades extérieures et les planchers de l'aile François Ier, en particulier, ont été restaurés. Gilles Clément, paysagiste, a été chargé de travailler sur le parc. Pour faire vivre le château, un son et lumière utilisant les voix de Robert Hossein, Pierre Arditi ou Fabrice Luchini, écrit par Alain Decaux et mis en musique par Éric Demarsan, a été conçu dans les années 1990 : Ainsi Blois vous est conté....
Aujourd'hui encore, des restaurations ciblées continuent. Le château a accueilli 260 226 visiteurs en 2003
Le château de Blois, tel qu'il peut être admiré de nos jours, est principalement constitué de trois ailes où se mêlent les styles gothique, Renaissance et Classique, même si des traces subsistent du château du Moyen Âge.
Le décor peint est l'œuvre de Félix Duban qui l'a restauré de 1861 à 1866, mais s'inspire de la polychromie en usage au xiiie siècle. C'est à lui que l'on doit les quelque 6 720 fleurs de lys peintes au lambris. Le pignon percé de grandes fenêtres, la cheminée ainsi que l'escalier néo-gothique sont également de Félix Duban (seule la petite fenêtre en ogive du pignon ouest est d'origine, les grandes fenêtres à meneau, elles, sont du xve siècle). Les vitraux aux emblèmes de Louis XII et Anne de Bretagne sont l'œuvre du peintre-verrier Paul-Charles Nicod, tandis que le parement en terre cuite polychrome est dû au céramiste Jules Loebnitz.
Le musée lapidaire, accolé à la salle des États, dans les anciennes cuisines de François Ier, rassemble les sculptures des xvie et xviie siècles des différentes ailes du château (gargouilles en pierre, salamandres en plâtre réalisées sous la direction de Félix Duban pour remplacer les insignes royaux détruits à la Révolution, fronton en pierre et plâtre de l'aile Gaston d'Orléans réalisé par le sculpteur Simon Guillain et restauré par Alfred Jean Halou), la tête du Buste de Gaston d'Orléans en Hercule en plâtre, réalisée par Alfred Jean Halou vers 1915, le produit de fouilles du Loir-et-Cher, des objets provenant du promontoire du château à l'époque médiévale, un ensemble daté de la période carolingienne, ainsi que les moulages et les études en plâtre réalisés par Félix Duban.
Les fortifications de la ville et du château sont inscrites aux monuments historiques depuis le 6 novembre 1942
Le château de Louis XII est souvent comparé au château du Verger, où Colin Biart aurait également travaillé.
L'aile contient depuis 1869 le musée des Beaux-Arts de la ville de Blois. Les huit salles de la galerie présentent un choix de peintures et de sculptures allant du xvie au xixe siècle. La galerie regroupe un ensemble de tapisseries françaises et flamandes des xvie et xviie siècles. Les cheminées ont été refaites à l'emblématique de Louis XII et de sa femme Anne de Bretagne, d'après le célèbre livre d'heures de la reine ; destinées au comte de Chambord, elles sont l'œuvre de Louis Delcros. Le cabinet des portraits contient des tableaux des xvie et xviie siècles provenant des châteaux de Saint-Germain-Beaupré et de Beauregard : Madame de Noailles, le duc de Chevreuse, la Grande Mademoiselle, la duchesse de Beaufort, Anne d'Autriche ou encore Marie de Médicis d'après Rubens y sont visibles. Dans une salle des xviie et xviiie siècles, est conservée une série de cinquante médaillons en terre cuite de Jean-Baptiste Nini
La tour des Champs, visible côté cour, accolée à l'aile Louis XII, flanque le pignon près de la Salle des États. Également de style gothique flamboyant, construite en brique et pierre, elle présente sa haute toiture d'ardoise aux lucarnes décorées d'acrotères, entourée d'une corniche finement sculptée d'une frise d'oves On peut y voir plusieurs sculptures dont le porc-épic de Louis XII en bas-relief.
Les restaurateurs auraient dissimulé, avec humour, au niveau d'une fenêtre du premier étage, un angelot en cul-de-lampe doté de la chevelure, du nez et du sourire de l'ancien maire de Blois, Jack Lang.
L'élément central de cette aile est l'escalier monumental, de type vis hors-œuvre, octogonal, dont trois côtés sont encastrés dans le bâtiment lui-même. L'escalier, « fouillé comme un ivoire de Chine » selon Balzac, couvert de fines sculptures Renaissance, d'ornements italianisants (statues, balustres, candélabres) et d'emblèmes royaux (salamandres, couronnes, « F » pour François Ier, « C » pour Claude de France), s'ouvre entre les contreforts par de larges baies sur la cour du château. Sa voûte dallée, de forme hélicoïdale, soutenue par des contreforts rectangulaires extérieurs, en font un symbole récurrent de l'architecture française à la Renaissance et annoncent les innovations de l'époque sur l'architecture des escaliers, qui deviennent, plus qu'un élément fonctionnel, un ajout esthétique majeur.
Côté cour, la façade est ornée de fenêtres à meneaux alternés de pilastres aux chapiteaux italianisants, qui croisent les moulures entre les étages. La corniche au sommet de cette façade présente, superposés, une série de motifs de la première Renaissance. Elle court le long de la façade et contourne l'escalier monumental. La haute toiture et la présence de gargouilles le long de la façade montre néanmoins un héritage du style gothique qui n'a pas encore été complètement abandonné par les architectes.
Malgré son apparente homogénéité, l'aile François Ier englobe la salle des États, à gauche de la façade des Loges.
Les appartements royaux situés dans l'aile François Ier ont été restaurés. Ils avaient été reconstitués par Félix Duban dans l'esprit romantique de son époque. En effet, Gaston d'Orléans détruisit un quart de l'aile François Ier, dont les appartements privés de Francois Ier. Félix Duban s'inspira du principe selon lequel les appartements publics donnaient sur la cour du château et les appartements privés sur les jardins aujourd'hui disparus.
Le premier étage est l'étage des appartements de la reine.
- un clavecin italien de Giovanni Antonio Baffo datant de 1572, remanié vers 1880 par Leopoldo Franciolini,
- une mandoline en faïence de 1875 réalisée par Josaphat Tortat,
- un violon en faïence de 1867, œuvre d'Ulysse Besnard,
- une pochette de maître à danser en bois, marqueterie et ivoire.
La galerie est également ornée de bustes de rois de France, dont :
- un buste de Henri II en bronze et marbre d'après Germain Pilon,
- un buste de François Ier en armure du xvie siècle à l'auteur anonyme, acquis en 1926, remanié par Louis-Claude Vassé en 1756, moulage en plâtre patiné d'après une œuvre en bronze conservée au Louvre,
- un buste de Charles IX en plâtre patiné,
- un buste de Henri III en plâtre patiné,
- un buste de Henri IV en plâtre.
On peut aussi observer un buste anonyme en plâtre du xixe siècle représentant Pierre de Ronsard, orné d'un épitaphe en marbre noir datant de 1607. La galerie conserve également plusieurs tableaux, dont une huile sur cuivre qui serait un portrait présumé de la princesse de Conti, vers 1610, et une huile sur toile de C. Martin, Marie de Médicis et le dauphin, 1603. En outre, la galerie abrite un ensemble de monnaies anciennes à l'effigie de Louis XII, François Ier, Henri II, Charles IX, Henri III et Henri IV.
- un lit à torchères en chêne et hêtre de la fin du xvie siècle, remanié au xixe siècle, orné aux angles de colonnes torses sommées de pots à feu. Le châssis et les pieds à godrons sont caractéristiques du règne de Henri IV ;
- un coffre à couvercle bombé, dans le style français du xviie siècle en chêne, orné d'un panneau représentant la décollation de saint Jean-Baptiste ;
- une armoire à deux corps du xvie siècle, remaniée au xixe siècle, en noyer avec des incrustations de nacre et d'ivoire ;
- un cabinet espagnol dit Bargueno du xvie siècle, aux piètements du xixe siècle, en noyer, ivoire et métal.
La salle des capitaines des gardes de la reine, formée par la réunion de deux pièces, est ornée de deux cheminées au décor Renaissance, sur lesquelles sont visibles la salamandre de François Ier et l'hermine de Claude de France. L'une d'elles est ornée de niches dorées. On peut y observer un buste de François Ier en plâtre, réalisé par Jean-Baptiste Halou, datant de 1850, une armoire en bois sculptée, un tableau d'Isidore Patrois François Ier confère au Rosso les titres et bénéfices de l'abbaye de Saint-Martin, et une sculpture moderne de Goudji, Salamandre, nutrisco et extinguo en argent, serpentine, ébène teintée et or, donné par l'artiste en 2007.
La salle des gardes fut construite de part et d'autre de la courtine médiévale de l'édifice. Les murs furent peints par Vitet entre 1845 et 1847, celui-ci s'inspirant des enluminures de la Renaissance. Elle est actuellement consacrée à l'histoire de l'armement et de son évolution du xve au xviie siècle. Elle présente ainsi une importante collection d'armes anciennes, parmi lesquelles :
- plusieurs armes d'hast, dont un fauchart, une pertuisane, une corsèque et une hallebarde,
- une armure.
La salle est également meublée d'un coffre espagnol du xixe siècle en bois de chêne sculpté orné de scènes de batailles et de sièges, et d'un autre coffre de bois sculpté aux ornements géométriques.
Les murs sont décorés de plusieurs tableaux dont:
- Le départ des lansquenets, huile sur toile de Gustave Jacquet, donné par l'État en 1868.
- Baillard adoubant François Ier.
- Bourguignon dans son atelier, huile sur toile de Jean-Alexandre-Rémi Couder, 1851.
La salle des gardes conserve également une collection de bronzes, dont:
- Le combat du duc de Clarence, par Alfred Émilien O'Hara, comte de Nieuwerkerke, 1839.
- Richard de Warwick combattant, par Théodore Gechter, xixe siècle.
- Chasse au sanglier.
Le deuxième étage abrite les appartements du roi, dans lesquels figure le cabinet neuf (cabinet de travail de Henri III), reconstitué par Félix Duban d'après un fragment représentant une sirène. Le mur est orné d'une tapisserie représentant Pâris, le prince de Troie. Sur le balcon subsistent les boiseries peintes d'un cabinet du xviie siècle.
La galerie Duban présente des dessins, gravures et objets évoquant l'œuvre de l'architecte, notamment au château de Blois.
La salle des Guises abrite une collection de tableaux présentant les principaux personnages et les événements tragiques liés aux guerres de religion. De nombreux peintres historicistes du xixe siècle ont été inspirés par l'assassinat du duc de Guise. On trouve dans cette salle plusieurs tableaux dont certains sont devenus célèbres :
- Henri III et ses mignons, Ulysse, xixe siècle.
- Henri III poussant du pied le cadavre du duc de Guise, huile sur toile de Barthélémy Charles Durupt, 1833.
- La duchesse de Nemours et Henri III, d'Arnold Scheffer.
- Procession et cérémonie funèbre en l'honneur du duc de Guise, d'Arnold Scheffer, 1868.
- Le cardinal de Lorraine sortant de sa prison ou Assassinat du cardinal de Guise, huile sur toile d'Alebert de Médine, 1857.
- Henri de Lorraine, duc de Guise, dit le Balafré, huile sur toile anonyme, xixe siècle.
- L'assassinat du duc de Guise, huile sur toile d'après Paul Delaroche.
La salle du conseil à la cheminée monumentale ornée d'une salamandre dorée, réunit de riches meubles réalisés au xixe siècle dans le style Renaissance, rappelant le luxe princier du xvie siècle :
- un rafraîchissoir en bois de châtaignier, de Taylor-et-fils, présenté à l'exposition universelle de 1862 ;
- une table octogonale en bois et marbre du xixe siècle soutenue par des pieds sculptés en forme de sirènes, sur laquelle est posé un vase en granit orbiculaire de Corse du xixe siècle ;
- une armoire à deux corps en noyer, ivoire, émail, et pierres dures datant de 1862, réalisée par John Deeble Crace ;
- un buffet à deux corps en noyer, ivoire, émail et pierres dures datant de 1862, œuvre de Joseph Pierre Janselme.
La salle du conseil est également ornée de plusieurs statues, dont :
- un Sonneur à l'olifant et une Châtelaine au faucon en bronze d'Antonin Moine, des fondeurs Susse frères, vers 1840 ;
- une statue de Henri IV enfant en plâtre, d'après François Joseph Bosio. L'original, commandé à l'artiste par la Ville de Paris, fut envoyé au salon en 1824.
La salle du conseil est également décorée de plusieurs tableaux, dont Un page, huile sur toile de Ferdinand Roybet.
La salle du roi est richement meublée. Elle possède notamment :
- un siège pliant de style Renaissance italienne sous un dais décoré de fleurs de lys du xixe siècle en bois sculpté et doré ;
- une crédence française en chêne du xixe siècle ;
- une chaire à l'emblème de François Ier en noyer du xixe siècle ;
- une armoire à deux corps française en noyer du xixe siècle ;
- une table à rallonges à l'italienne, des xvie et xixe siècle en noyer.
- plusieurs tapisseries.
Sa cheminée monumentale est l'une des plus grandes et des plus imposantes du château. Peinte et dorée à l'effigie de François Ier (salamandre et fleurs de lys) et de Claude de France (hermine), et également décorée d'un mélange d'éléments de style italien comme des putti (petits angelots), des guirlandes de fleurs et de fruits, des rinceaux, candélabres et festons, et d'autres de style médiéval, comme des dragons. Néanmoins, cette décoration chargée n'est pas le travail exclusif de Félix Duban. De récentes restaurations ont révélé des traces de polychromie datant des années 1515-1520, laissant croire que Duban n'a fait que raviver des couleurs déjà existantes.
La galerie du roi présente une belle collection de faïences néo-Renaissance des xixe et xxe siècle, dont de nombreuses œuvres d'Ulysse Besnard (1826-1899) parmi lesquelles :
- un cache-pot sur pied colonne réalisé par Émile Balon en 1919 ;
- un coffret à bijoux réalisé par Isabelle Besnard en 1872 ;
- une assiette à l'autoportrait d'Ulysse Besnard, par Ulysse Besnard, 1882 ;
- un grand vase créé par Ulysse Besnard en 1868 ;
- un vase à motifs de guerriers antiques, par Ulysse Besnard, 1872 ;
- un vase couvert d'Ulysse Besnard, 1881 ;
- une jardinière d'Ulysse Besnard, 1887.
On peut également y voir un tableau d'Ulysse Besnard : Hallebardier devant un château-fort, huile sur toile de 1889.
La tour Château-Renault se trouve dans la continuité de l'aile François Ier, qu'elle domine de son chemin de ronde et de sa haute toiture. Côté jardin, elle poursuit la façade des loges par des baies plus petites et un décor similaire (panneaux sculptés, pilastres). Ouverte au public par beau temps depuis les restaurations de 2003, elle dévoile un panorama sur les anciens jardins royaux où subsistent le pavillon Anne de Bretagne et l'orangerie.
Le pavillon d'Anne de Bretagne est aussi appelé Bains de la Reine ; il est classé aux monuments historiques depuis le 12 juillet 1886
François Mansart y a construit une cage d'escalier d'honneur surmontée d'une double-coupole emboîtée, ornée de sculptures allégoriques attribuées à Simon Guillain et Michel Anguier, qui sera l'une des nouveautés apportées par l'édifice, tout comme la charpente à comble brisé, qui fera école durant les xviie et xviiie siècles. Un portique concave vient adoucir l'avant-corps central, avec ses colonnes cannelées (dont certaines néanmoins resteront inachevées après l'abandon des travaux).
L'aile abrite une salle d'histoire du château et des salles destinées à des expositions temporaires et à des congrès. Elle a aussi abrité entre 1903 et 1914 le muséum d'Histoire naturelle de Blois avant qu'il ne soit déplacé dans l'ancien palais de l'Évêché où il sera inauguré en 1922. De retour au château après les bombardements de la deuxième guerre mondiale, il restera dans les combles de l'aile Gaston d'Orléans jusqu'en 1984, date à laquelle les collections restaurées sont transférées aux Jacobins où le musée rouvre ses portes.