Collegiale de SaintJunien 87
Au VIe siècle, cette terre qui se nomme Comodoliac appartient à l'évêque Rorice Ier. Il s'agit alors d'un environnement boisé vide de toute occupation où deux ermites, Amand et Junien, vont choisir de s'installer. Ce n'est qu'à leur mort et notamment celle de Junien que le lieu de culte établi par les évêques de Limoges autour du tombeau des deux saints (sanctuaire rural) provoque le développement urbain de la cité.
Le complexe religieux créé autour du tombeau du saint entraîne l'expansion de l'agglomération en devenant un pôle attractif et économique. À Saint-Junien, ce peuplement semble s'opérer assez tôt puisque le chanoine Maleu qui relate dans sa chronique du début du XIVe siècle l'enterrement du saint en 540 signale que le Prélat Ruricius II l'ensevelit de telle sorte « que cette sépulture ne fut pas confondue avec les sépultures vulgaires... ». Cet évêque Ruricius ou Rorice II propose également aux clercs du sanctuaire de Saint-Martial de Limoges de placer dans son temporel les clercs de Saint-Junien qui forment alors probablement une « communauté de prière ».
En 767 lors de la mise en place des structures des Chapitres Canoniaux par l'évêque de Metz (Chrodegang), ces deux entités de Saint-Junien et Saint-Martial sont bien soumises à la même règle (la Regula vitae communis) inspirée de la règle de saint Augustin et placées sous le contrôle de l'épiscopat. Il s'agit donc déjà d'un corps de chanoines. Cependant, dès la période carolingienne les conciles tentent de limiter l'enrichissement personnel de ces chanoines et de revenir à un respect de la règle. À Limoges, l'évêque s'oppose à la transformation de la basilique en monastère. Cependant, il doit plier face à l'autorité royale mais réussi, avec le trésorier, à soustraire Saint-André de Comodoliac (Saint-Junien) de la propriété de Saint-Martial. Il peut alors se consacrer au pèlerinage de Saint-Junien et y introduire les chanoines qui ont refusé de prendre l'habit monastique.
Ce chapitre de chanoines séculiers sera par la suite placé autour du xie siècle sous l'autorité d'un prévôt dont le premier est choisi par l'évêque Hilduin et se nomme Israël. Il est investi en 1003 par le pape Sylvestre II et doit mettre en place un chapitre comprenant seize chanoines, un théologale, l'aquilaire, le préceptoral et huit vicaires. Dès lors, les chanoines ne résident plus dans l'abbaye mais possèdent leurs propres habitations. Israël lancera également vers 1010 l'érection d'une nouvelle collégiale sur le sanctuaire préexistant même si l'achèvement et la consécration n'auront lieu qu'en 1100.
Vers 1010, l'évêque qui est également puissance temporelle est en conflit avec les seigneurs alentours et notamment ceux du comté de la Marche. Il tente donc de protéger son patrimoine avec l'aide de Guillaume III le Grand (990-1029) duc d'Aquitaine en construisant un château (le château de Beaujeu).
Cependant, cette défense semble assez sommaire et rien n'indique que la ville elle-même était protégée. Ce n'est, semble-t-il, qu'à la fin du XIIe ou au XIIIe siècle, suite à divers troubles et incursions armées, que la ville se dote d'un rempart avec quatre portes principales.
MON AVIS:
collegiale a visiter,surtout admirer le tombeau de saint jun,ien ainsi que les fresques qui ont ete trouve